«La majorité aura la
majorité»
Le Jeu dont vous êtes le Jean-Pierre Soisson.
L'équipe unipersonnelle de Freedonia a conçu et réalisé un jeu de plateau politique, inspiré pour partie d'un jeu allemand et d'une vision apologétique de la IVe République, et donc dont tout le sel vient du régime d'assemblée. Ci-dessous, toutes les règles du Jeu, pour aborder dans les meilleures conditions votre alliance avec l'UDF.
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Le jeu est cynique: l'objectif est de demeurer le plus longtemps au pouvoir. En pratique, il s'agit d'occuper le plus grand nombre possible de ministères pendant le plus de tours (on dispose d'un compteur).
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Les joueurs tirent au dé et choisissent leur parti par ordre décroissant de score.
Le plateau de jeu comprend quatre éléments :
1. un tableau de sondages de bonnes opinions sur chaque parti ; au démarrage, chaque parti tire au dé : à partir de 50% de satisfaits, 1 donne -5, 2 : -10, 3 : -15, 4 donne +5, 5 : +10, 6 : +15. Chaque parti positionne son plot en conséquence.
2. Un tableau de positionnement idéologique, selon les deux axes interventionnisme/libéralisme (gradués de 1 à 12), et réactionnaire/progressisme (de 1 à 12). Il y a donc 144 cases (réparties en 16 zones de 9 cases chacune).
Initialement, les partis (représentés par un plot) ont la position suivante :
- à quatre joueurs : le PCF est en L3 / P10, le PS en L10 / P10, l’UMP en L10 / P3, le FN en L3 /P3.
- à cinq joueurs : le PCF est en L2/P8, le PS est en L8/P8, les Verts sont en L8/P11, l’UMP est en L8/P5, le FN est en L8/P2.
- à six joueurs : le PCF en L3/P10, le PS en L6/P9, les Verts en L11/P10, l’UDF en L3/P3, l’UMP en L6/P4, le FN en L11/P3.
3. un hémicycle, où l’on décompte les résultats des élections.
4. Une carte électorale (qui reprend les grandes régions utilisées aux élections européennes) :Chaque grande région comprend un nombre déterminé de sièges à pourvoir.
On y positionne initialement des jetons aux couleurs de chaque parti, de la façon suivante :
- PCF : deux élus dans le Nord, deux en Île-de-France, un dans le Sud-Est, un dans le Massif central.
- PS : un élu en Île-de-France, un dans le Massif central, deux en Sud-Ouest, un dans l’Ouest, un dans le Nord.
- Verts : deux en Sud-Ouest, deux dans le Massif central, deux en Île-de-France.
- UDF : deux en Ouest, un en Sud-ouest, deux dans l’Est, un dans le Nord.
- UMP : un dans l’Est, deux en Île-de-France, un Outre-mer, un dans le Sud-Est, un en Sud-Ouest.
- FN : deux dans le Sud-Est, deux dans l’Est, deux dans le Nord.
Le jeu commence par une élection.
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Lors des élections, chaque parti a comme nombre de sièges l'addition de :
1. sa «surface idéologique». Elle correspond au nombre de cases des zones idéologiques dont il est plus proche que tout autre parti (on décompte zone par zone et pas case à case (heureusement!), puis on multiplie par 9). La distance à une zone ne se mesure qu'horizontalement et verticalement, pas diagonalement. En cas d'égale distance (y compris: lorsque deux partis sont sur la même zone), le parti le plus haut dans les sondages emporte la zone.
2. les sièges gagnés dans les régions.
- sièges surs détenus au moment de l'élection (ceux pour lesquels un jeton est posé juste avant l'élection). En effet,
- certaines cartes jouées durant la législature précédant l’élection font gagner des circonscriptions sûres ;
- avoir plus de deux élus dans une région à l'issue d’une élection donne droit à y conserver une circonscription sûre en début de législature.
- sièges élus lors de l'élection. Sont présents dans une région les partis qui y ont des « circonscriptions sûres ». Région par région, chaque parti en présence tire au dé. Les sièges sont attribués en commençant par le parti le plus haut dans les sondages, chacun recevant autant de sièges qu’il a fait au dé, jusqu’à attribution de tous les sièges de la région. En cas d’égalité dans les sondages, le parti faisant le plus gros score au dé est servi d'abord. Si un ou des sièges restes non attribués, les partis concernés retirent au dé et le ou les sièges reviennent tous à celui faisant le plus gros score.
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Règles générales
L’investiture doit être votée à la majorité des députés. On peut s’allier avec des partis en partant du plus proche de soi idéologiquement ; on ne peut donc s’allier à un parti que si l’on a déjà proposé de s'allier avec tous les partis plus proches que lui.
L'enjeu des propositions de coalition est la répartition des ministères entre alliés au Gouvernement. Chaque ministère donne droit à un point en début de tour, la fonction de Premier ministre compte double. Chaque joueur dispose d'un compteur.
Les partis du gouvernement bénéficient à chaque nouvelle investiture de 5 points d’état de grâce dans les sondages.
Les partis qui rentrent ou restent au gouvernement doivent jeter leurs vieilles cartes et en tirer 2 nouvelles. Les partis qui restent dans l’opposition gardent leurs vieilles cartes et, comme les nouveaux partis d’opposition, en tirent 2 nouvelles.
Investiture en début de législature
Par ordre décroissant de nombre de députés, et à tour de rôle, chaque parti recherche à faire investir un Premier ministre. Chaque parti a droit à une tentative, à tour de rôle. On procède à autant de votes que nécessaires pour investir un gouvernement.
Question de confianceChaque joueur peut, à tout moment, poser la question de confiance au Gouvernement. Si le Gouvernement n’a plus la majorité, il démissionne. Le nouveau gouvernement est nommé comme suit : chaque parti, en commençant par celui qui a posé la question de confiance, puis dans l’ordre des aiguilles d’une montre, cherche à rassembler une nouvelle majorité. Si aucune majorité n’a été rassemblée au bout d’un tour complet des joueurs, l’Assemblée est dissoute.
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Il y a cinq tours de jeu entre deux élections (sauf carte « dissolution »).
À chaque début de tour on tire une carte actualité.
Ensuite, en commençant par le Premier ministre et en poursuivant dans le sens des aiguilles d’une montre,
- chaque joueur tire une carte : le ou les partis de la majorité dans la pile « majorité », le ou les partis d’opposition dans la pile « opposition ». Chacun joue une carte,
- puis dans un deuxième tour chaque joueur tire une carte question ; le joueur placé à sa gauche doit y répondre.
- au troisième tour, on tire et joue les cartes majorité / opposition, et ainsi de suite.
Chaque carte :
- permet de se déplacer ou de déplacer les autres dans la grille idéologique,
- et/ou fait bouger soi-même ou les autres dans les sondages,
- et/ou permet de gagner, prendre ou faire perdre des circonscriptions électorales dans la carte,
- ou rapporte des députés d’appoint, ou peut faire changer des députés de parti, ou « stériliser » des députés, Les partis supplémentaires (CDS, CAP 21, MNR, CNI, Lutte ouvrière, Génération écologie), comptent pour la seule zone qu’ils occupent.
- ou peut contraindre à une « grande coalition » ou provoquer la dissolution de l’Assemblée.
Je vais ailleurs :