Freedonia

Trainspotting

November 27th, 2007

L'autre-weekend: François B2 envoie des coordonnées de rendez-vous à double lecture. «Il est dans la comm'...»Dans Paris à pied, dans l'hiver précoce, la pièce de Panda sur des mots de Grisélidis Réal. Au même chapitre cul alpin: LeFaune s'organise un plan Milka / pyjama. Au Tango, la boîte invertie qui s'écrit en Comic Sans MS. Dehors: Dehors: le souffle collectif, la possibilité de se parler (même pour crier) qu'apporte la grève. Dedans: musique sarkozyste et victoire au concours de pelles avec AJ.

François B2 dit: «je trouve ça hyper beau la Tektonik. Leur danse, leurs symboles. Et c’est un truc qui est en train de s’inventer à Paris!» Moi aussi. Je ne comprends pas la Tektonik, mais je comprends moins encore le déferlement de haine anti-, alors que les danseurs sont tellement gracieux, bonne ambiance, juvéniles. Internet m’apprend ( et ) que la Tektonik est née au Métropolis, sauf erreur une usine à dancer de grande banlieue, du genre 8ème sortie sur la N384, entrée gratuite pour les filles avant 2 heures. TF1 en parle. C’est en fait un complot marketing (le nom est déposé). Mia Frye donne probablement des cours de Tektonik comme pour «Alane» (chanson TF1 / Orangina de l’été 1998).

Pourtant les vidéos donnent l’impression de Madonna en fast-forward, ou de Mylène Farmer sans geignardise, ou d’Ivan Cul-rond qui ne danserait plus que des articulations (synonymes). Ou d’une synthèse marrante entre le voguing et Michael Jackson (avant). Comment se fait-il qu’un truc qui devrait être beauf et anti-PELTAG, ne détonne pas à la MAJ?

Et ce weekend, en Ruritanie: un concert épiscopal de Justice. Une retrouvaille avec Rutger dans un décor de théâtre, ou plutôt: de coulisse. De grandes pièces vides, jonchées de boîtes, moutonnées de poussière, empilées de disques.Créer un lien, le voler à l'évidence contraire. «You're so normal it's scary.»
L'odeur renfermée des draps un peu moisis de Puech Guilhem. La même intimité enfantine, toxique, addictive.Alors le suivre, de squat en cité glauque, de déménagement en cables dénudés, de match de hockey en pote qui tient un coffee. «Tu ne le trouves pas *hyper*-joli?»Une séduction prolétaire incompréhensible, pour qui n'a pas vu le film «Maurice».

A1: L’autre-weekend: François B2 envoie des coordonnées de rendez-vous à double lecture. «Il est dans la comm’…»
A2: Dans Paris à pied, dans l’hiver précoce, la pièce de Panda sur des mots de Grisélidis Réal. Au même chapitre cul alpin: LeFaune s’organise un plan Milka / pyjama.
A3: Au Tango, la boîte invertie qui s’écrit en Comic Sans MS. Dehors: le souffle collectif, la possibilité de se parler (même pour crier) qu’apporte la grève. Dedans: musique sarkozyste et victoire au concours de pelles avec AJ.
B1: Et ce weekend, en Ruritanie: un concert épiscopal de Justice.
B2: Une retrouvaille avec Rutger dans un décor de théâtre, ou plutôt: de coulisse. De grandes pièces vides, jonchées de boîtes, moutonnées de poussière, empilées de disques.
B3: Créer un lien, le voler à l’évidence contraire. «You’re so normal it’s scary.»
C1: L’odeur renfermée des draps un peu moisis de Puech Guilhem. La même intimité enfantine, toxique, addictive.
C2: Alors le suivre, de squat en cité glauque, de déménagement en cables dénudés, de match de hockey en pote qui tient un coffee. «Tu ne le trouves pas *hyper*-joli?»
C3: Une séduction prolétaire incompréhensible, pour qui n’a pas vu le film «Maurice».

Two points.

November 24th, 2007

L’autre jour j’ai pris un verre dans le pub inverti de Szohod et ils passaient leur bande-son (la seule), avec notamment une daube entraînante dans une langue latine difficile à identifier. Après j’ai chanté le refrain en boucle toute la semaine, même effet que les chanteuses idiotes de Gilles. Ca m’a donné envie de compléter Radio Freedonia, le Fritalux du bon son, avec encore plus de chansons Eurovision aux langues, aux pays et/ou aux résultats improbables.

Françoise Hardy. – L’amour s’en va (Monaco, 1963; 5ème ex ae.)
A l’époque, on s’exile à Monaco pour fuir ses ex- et non le fisc. Françoise rencontre Jean-Jacques Ferroyer-Blanchard, un psychanalyste lacanien. Il lui conseille de se mettre à l’astrologie et d’arrêter de fréquenter Françoise Sagan pour vaincre la dépression qui a fait d’elle une daurade.

Thérèse Steinmetz. – Ring dinge ding (Ruritanie, 1969; 14ème ex ae.)
Malgré sa coupe de cheveu piquée à Diana Ross et le décor en miroirs tournants d’un bordel d’Amsterd@m, Thérèse avait le charisme d’une guichetière de la CAF. Il faudra attendre 1975 pour que le même pays, la même permanente et le même titre l’emportent. «Tout ça parce que cette pétasse de Teach In était blonde et bougeait ses fesses», déclara Thérèse Steinmetz. Elle mourut peu de temps après, pendue à un canal.

Lulu. – Boom-Bang-A-Bang (Royaume-Uni, 1969; 1er ex ae.)
Pourtant, la même année, d’autres avaient déjà compris la tactique. Barbie LSD, Lulu chante l’amour coquin et le Flower Power par onomatopées et l’emporte. Champagne for Lulu!

Sandie Jones. – Ceol an ghrá (Irlande, 1972; 15ème)
Du lyrisme à culotte de peau et glockenspiel, en provenance directe du Tyrol gaëlique. L’Eurovision, toujours à la pointe des mouvements musicaux et de la lucidité politique, fête en beauté le Bloody Sunday.

Los Mocedades. – Eres Tu (Espagne, 1973; 2ème)
Los Mocedades. – C’est pour toi (Eres Tu French Version)
Los Mocedades. – Zu Zara (Eres Tu Euskara Version)

Voilà, la chanson entendue au pub — elle a eu un énorme et durable succès chez les gens de mauvais goût. Trois versions (il en existe d’autres), c’était le minimum pour célébrer un groupe trentenaire, qui a connu en tout 27 membres différents. Je ne sais pas si les autres sont morts dans la lutte armée basque ou se sont juste fâchés avec le guitariste casse-couilles. Tous leurs looks sont parfaits, du noeud papillon oversize du choriste à la chanteuse qui a ensuite été doublure lumière de la Princesse Leïa.

Pepel in Kri. – Dan Ljubezni (Yougoslavie, 1975; 13ème ex ae.)
ll y avait certainement une rotation très Union Européenne de Radiodiffusion entre les diverses langues de la Yougoslavie; en 1975, c’était slovène. Air de scie musicale, rengaine langoureuse, tout pour sonoriser les étés du camarade-maréchal à Brioni avec ses amis les pipoles à perruques (Liz Taylor, Sophia Loren, Khadafi etc.).

Lynsey de Paul & Mike Moran. – Rock Bottom (Royaume-Uni, 1977; 2ème)
Les Anglais ne se sont toujours pas remis que Marie Myriam ait torché les pianistes siamois de Savile Row et leur version Broadway de «Chapeau Melon et Botte de Cuir».

Baccara. – Parlez-vous français? (Luxembourg, 1978; 7ème)
Baccara. – Parlez-vous français? (English Version)
Epaules nues, playback foireux, idiome et propos de bordel chic, décor en papier alu, robe en point de Bruges, chorégraphie de naïade. Quelque part entre Tom Ford et Max Pécasse. En bonne logique, et comme en témoigne YouTube, la chanson eut un grand succès avec les personnes transgenre israëliennes, dont Dana International.

Maria Rita Epik & 21 Peron. – Seviyorum (Turquie, 1979; hors concours)
La Turquie dut déclarer forfait pour cause d’angine blanche de Maria Rita Epik et de tenue du concours en Israël. Il s’agissait pourtant d’une sympathique chansonnette accompagnée à la balalaïka électrique par la dynamique équipe du «Pacific Princess».

Liora. – Amen (Israël, 1995; 8ème)
Probablement ma chanson ESC préférée de tous les temps, grâce à elle je suis devenu homosexuel. J’ai regardé le concours de l’Eurovision cette année-là, tout seul chez mes parents. Olivier Minne faisait des blagues marrantes, du genre «soyez attentifs, va falloir compter le nombre de amens». Sortir du placard, pour ne plus jamais passer un samedi soir seul devant la télé. Pour pouvoir faire des vannes qui cassent. Pour prendre des ecstas mais danser le madison. Pour le botox et porter une jupe blanche ras la foune.

Moulés à la louche

November 20th, 2007

En Pologne, une droite catholique chasse l’autre, la différence étant apparemment dans l’europhilie et le style. En dépit du cartel monté par Droit et Justice avec une myriade de groupuscules conservateurs, il passe derrière la Plate-forme civique qui a noué à l’issue des élections un accord avec les paysans centristes (enfin, au sens polonais de centriste, qui me semble bien loin de Lecanuet et Robert Fabre).

Dans l’opposition, le relookage de la Ligue des familles (LPR), ses alliances – comme celles d’Autodéfense – avec tout ce que l’extrême-droite locale compte de leaders maxime ne l’empêchent pas d’être sortie de la Chambre. A gauche, l’«olivier» socialistes/centre stagne – la faute probablement au logo en dégradé digne d’une compagnie coréenne de téléviseurs.

«Polska zasługuje na cud gospodarczy.»

En Suisse, pas de changement de coalition puisque la «Formule magique» assure depuis jadis que les quatre premiers partis siègent ensemble au gouvernement, ce qui assure selon les points de vue le consensus ou la banalisation idéologique. L’Union démocratique du centre (qui n’est rien des trois, puisque son caudillo, C. Blocher, intrigue désormais pour se débarasser des représentants de la «vieille grde», jugés trop mous) renforce sa position de premier parti suisse. Au terme d’une débauche d’affichages à la xénophobie racoleuse – le financement des partis politiques est peu encadré, dans un pays qui ne brille d’ailleurs pas par sa transparence financière – l’UDC recueille le meilleur score jamais enregistré, tandis que sa nemesis du PS fléchit (son propre durcissement de ton n’a pas payé, lui).

A noter, côté logos, l’horreur Gruyère du soleil-levant de l’UDC, et l’épatant nouvel emblème genre Musée de Tokyo du PRD. Presque trop beau dans un métier où décidément les grosses ficelles sont les plus efficaces.

«Pour une Suisse plus juste. Pour une Suisse plus sociale.»

Au Royaume de Danemark enfin, la droite xénophobe et anti-musulmane continue de progresser; il y a quelque chose de pourri. La majorité de droite, qui a géré le «miracle» économique danois et le ratiboisement du progressisme se tasse mais conserve le pouvoir d’un siège (avec le soutien sans participation du même Parti du peuple danois). Le pari du libéral non-raciste Naser Khader, avec sa Nouvelle Alliance, n’est qu’à moitié gagné: il rentre bien à la Diète mais pas en nombres insuffisants pour proposer une coalition alternative au Premier Anders Fogh Rassmussen.

Ici comme ailleurs en Scandinavie, les partis utilisent assez systématiquement comme symboles un binôme couleur / lettre – la lettre à cocher sur le bulletin de vote, souvent déconnectée de tout sens propre. A relever aussi la même confusion que dans la langue anglaise des mots «gauche» et «libéral», Venstre («gauche») désignant du coup deux partis depuis longtemps devenus de droite.

«Foreigners please, don't leave us alone with the Danes.»

Verbomoteur

November 20th, 2007

Plutôt que d’espignoter sur les fanfreluches et la longueur de veuchs, la PELTAG devrait enfin s’intéresser à ces vrais sujets de tendance qui divisent: quel groupe de verbes pour cet hiver? l’anacoluthe est-elle de retour? Le tréma est-il vraiment élégant ou juste un peu blingbling?

Freedonia, la langue de poche, propose donc la création de la MSM.

Pour ou contre le spondée?

«Chega de saudade»

November 19th, 2007

Donc, un nouveau site, un nouveau blog, mais pareils que les vieux ou à peu près. Pendant ce temps-là, les camemberts ont continué de mûrir de par le monde. Comme chaque automne en Ruritanie, c'est déjà l'hiver. A Paris, les brocantes se poursuivent à un rythme effréné. AC&P et moi planifions des voyages latins solitaires. Je lis Dos Passos, qui fragmente son écriture pour décrire le monde moderne et mécanisé, avec les techniques de «newsreel» et de bio imaginaire. Cette autre lecture récente y aurait toute sa place: «Le monde du porno est bouleversé par le décés de Kent North, le 4 juillet dernier. C’était pour moi, mon meilleur souvenir de tournage pour “Mister Fister”.»
La vie s'écoule, et si le point de vue et le regard changent, les yeux sont toujours les mêmes qui les portent.Et comme le prouve la faillite de mon site Free, et le retard à démarrer celui-ci, les mots sont un barrage bien fragile contre l'obsolescence et l'oubli de tout.Meanwhile, à Séville, des tapas et des jardins en famille.
Et à Anvers, une nouvelle Fanklub dans une nouvelle boîte, sans la vieille angoisse de mai.La pluie suspendue dans l’air. La bruine. Les gouttes ne tombent pas, elles circulent alentour, elle environnent la ville et l’enveloppent.Une trouvaille de puces qui me rapproche d'un pas de mon ambitieux projet cornellien.
Puis de retour à A'dam il y eut à nouveau Rutger. Un garçon givré. De Ruritanie. Je ne saisis pas ce qu'il veut mais il le demande gentiment.

A1: Donc, un nouveau site, un nouveau blog, mais pareils que les vieux ou à peu près.
A2: Pendant ce temps-là, les camemberts ont continué de mûrir de par le monde. Comme chaque automne en Ruritanie, c’est déjà l’hiver. A Paris, les brocantes se poursuivent à un rythme effréné. AC&P et moi planifions des voyages latins solitaires.
A3: Je lis Dos Passos, qui fragmente son écriture pour décrire le monde moderne et mécanisé, avec les techniques de «newsreel» et de bio imaginaire. Cette autre lecture récente y aurait toute sa place: «Le monde du porno est bouleversé par le décés de Kent North, le 4 juillet dernier. C’était pour moi, mon meilleur souvenir de tournage pour “Mister Fister”.»
B1: La vie s’écoule, et si le point de vue et le regard changent, les yeux sont toujours les mêmes qui les portent.
B2: Et comme le prouve la faillite de mon site Free, et le retard à démarrer celui-ci, les mots sont un barrage bien fragile contre l’obsolescence et l’oubli de tout.
B3: Meanwhile, à Séville, des tapas et des jardins en famille.
C1: Et à Anvers, une nouvelle Fanklub dans une nouvelle boîte, sans la vieille angoisse de mai.
C2: La pluie suspendue dans l’air. La bruine. Les gouttes ne tombent pas, elles circulent alentour, elle environnent la ville et l’enveloppent.
C3: Une trouvaille de puces qui me rapproche d’un pas de mon ambitieux projet cornellien.
D1: Puis de retour à A’dam il y eut à nouveau Rutger. Un garçon givré. De Ruritanie. Je ne saisis pas ce qu’il veut mais il le demande gentiment.

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