Aux Etats-Unis, Obama a rafflé toute la mise des primaires du week-end. Il mène aussi sur le front du financement de la campagne. La campagne de Clinton tente de faire bonne figure, alors qu’elle fait pour la première fois la course en deuxième position (si l’on ne compte pas les super-délégués, siégeant à la convention ex officio). Le Texas, prochaine grande étape («après les primaires du Potomac»), pourrait être déterminant.
Huckabee arrondit son petit pactole sudiste et continue sa campagne, même si à ce stade il lui faudrait 93% des votes dans tous les Etats restants pour l’emporter. Mais il a une formation «pas en comptabilité, mais en miracles». Il reste modéré dans sa critique de McCain, qui gagne donc à ce stade sur deux plans: pas de tiers candidat sur sa droite, et plus de crédibilité au centre.
En France, c’est bientôt les présicipales. Freedonia, le roadmap de la durabilité, commence une courte série de cartes pour comprendre ce qui va se passer. Foin de Martinon, fi de tous les rapports Attali, il faut repartir de la «vague bleue» de 2001 (que l’on comparera à la carte France de gauche, France de droite). L’UMP avait alors conservé plusieurs bastions dans de grandes villes, et emporté sur la gauche un ensemble de villes moyennes (Caen, Beauvais, Montauban, Blois…). C’est sur ce terreau local et sécuritaire que Chirac avait sauvé les meubles (trop de métaphores?) en 2002. La gauche part donc, toutes choses égales par ailleurs, favorite dans un scrutin où elle ne peut que progresser. Trois questions semblent plus intéressantes:
- au sein de la gauche, le PCF peut-il se refaire une petite santé, à quel point sont érosion dans la banlieue parisienne va-t-elle se poursuivre?
- De même: dans les majorités de gauche qu’ils soutiennent (on voit qu’ils ne dirigent qu’une municipalité de plus de 25.000 habitants, Saumur), les Verts peuvent-ils être sanctionnés pour leurs errements et leurs divisions, alors même que le PS ne semble pas parti pour?
- avec sa stratégie de majorités locales (établies sur de pures bases de politique politicienne dites, à la Edgar Faure, «majorités d’idées») et de petites ambition, le MODEM peut-il donner un ancrage local à son indépendance affichée? Ou va-t-il simplement disparaître là où ses racines étaient les plus profondes: Lyon, Strasbourg?