Dérouillée
Freedonia, le slow food for thought, publie avec quelque retard les cartes des résultats des élections cantonales et municipales. (j’en ai profité pour rééditer les précédentes qui comportaient quelques coquilles.) Il est difficile à l’UMP de prétendre à une «défaite relative» quand on se penche sur le bilan des changements de majorités municipales, même au regard de la déconvenue de la gauche en 2001 ; les études fines des experts du PS (dont je guigne la place dans ma prière de chaque soir) montrent que jamais, depuis 1977, autant de municipalités et autant de citoyens n’ont été administrés par la gauche — et tout particulièrement le PS.
Un autre enseignement est, de fait, la situation chaque fois un peu plus tangente du PCF, qui ne reconquiert rien hors de ses bastions (on comparera la carte des gains et pertes avec la carte de température du Parti), n’en perd pas tant il est vrai, mais a dû compter, tout particulièrement en Seine-Saint-Denis, sur le non-respect de la «discipline républicaine» (retrait de la liste de gauche arrivée deuxième) par le PS et Voynet. Il lui coûte Aubervilliers, Montreuil et le département. Les socialistes disent usure, alternance à gauche; les communistes dénonce l’élection avec les suffrages de la droite.
La troisième leçon était connue depuis les législatives: le Modem est pulvérisé par le mode de scrutin, en dépit d’une présence forte mais localisée (autour de 15% là où il se présente). L’impasse de son «ni-ni» (en terme d’accès au pouvoir autre que présidentiel, et encore) est assez flagrante. La stratégie est coûteuse dans les conseils généraux, même là où il reste allié à l’UMP (Pyrénées-Atlantiques), et l’hémorragie de cadres continue (Mercier dans le Rhône. Rien de choquant, d’ailleurs, à ce qu’un centriste aille à la soupe, même quand elle tarde à être servie). On demande à voir, sur le long terme, la possibilité de ses alliances locales avec le PS (Lille, Dijon,…) voire le PCF (Aubagne).
Enfin, tout continue de devenir possible: à la Réunion, la présidente UMP du conseil général est reconduite par une majorité d’opposition PS / PCR / Modem, contre son ex-propre groupe UMP, ratatiné aux élections cantonales et municipales.
gains et pertes aux municipales
cantonales (nouveaux présidents de conseils généraux, gains)
Tags: Modem, PCF, présicipales
April 2nd, 2008 - 11:24 am
Hélas, trois fois hélas, le si sympathique François Fortassin s’est fait dégommer de la présidence des Hautes-Pyrénées. Tu peux donc foncer le rose de ce département désormais présidé par une socialiste.
C’est d’ailleurs un point qu’il faut resituer dans un contexte national. Le PS a manifestement décidé de terrasser l’hydre radical de gauche (voir les scandales de Chaville ou des cantonales à Louviers). C’est dégueulasse.
L’absence de Robert Fabre se fait cruellement sentir.