Cent mille colombes
Le retard de camemberts s’accumule chez Freedonia, l’affineur du storytelling. Je me suis essayé à représenter les résultats de l’emblématique élection tunisienne, spéciale cace-déci à Emmanuel de Ngroung.
L’échelle gauche-droite n’est pas bien pertinente pour décrire la situation politique sur place. Je crois pouvoir néanmoins distinguer trois blocs: Ennahdha, le parti islamiste de la Renaissance, qui domine mais pas hégémoniquement (voir ses tribulations pour faire voter ses priorités par l’assemblée); une variété de partis anciens ou neufs qui veulent incarner la révolution, des communistes aux républicains-indépendants, parmi lesquels Ennahdha s’est choisi deux alliés sociaux-démocrates (le CPR et Ettakatol); enfin, en violet et à droite, les partis plus liés à feu le régime Ben Ali — beaucoup d’élus de Pétition populaire ont d’ailleurs été invalidés et ne siègent pas.
J’aime bien le choc que crée une gamme de symboles finalement assez restreinte: étoile rouge contre étoile de l’Islam, colombe de la paix contre pigeon de la paix, olivier de, euh, la paix contre rameaux pacifiques. Ou peut-être toute cette confusion graphique est-elle une sorte d’aveu, de lapsus, tandis que l’on craint que les islamistes, ou les bénalistes, ou d’autres, ne se présentent en sous-main sous une étiquette bidon.
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